Par le Docteur M. Raphaël, Chef de service urgences adultes CHU Bicêtre, 2014.
Parmi les traumatismes habituellement rencontrés aux urgences, le traumatisme crânien occupe incontestablement une place à part. Porter atteinte à la tête provoque une réaction où le symbolique éclipse bien souvent le rationnel. L’agression physique de la boîte crânienne, quelle que soit son importance, est à même d’engendrer un retentissement psycho-socio-affectif totalement indépendant des lésions organiques du tissu nerveux et de leur ampleur. L’absence de corrélation formelle entre la présentation clinique et la gravité des lésions ajoute encore à la difficulté de prise en charge par les soignants.
Selon les différentes sources disponibles, on dénombre en France annuellement environ 155 000 traumatismes crâniens. L’incidence est deux fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes. L’âge moyen des victimes est de 27 ans pour les hommes et de 32 ans pour les femmes. Les accidents de circulation sont à l’origine de 70 % des cas. Les 30 % restants concernent principalement les chutes dues à des accidents de sport, de loisir, du travail, puis les agressions. Au vu de leurs conséquences, 9 % des traumatismes crâniens sont considérés comme graves, 11 % sont dits de gravité moyenne, et finalement 80 % sont étiquetés légers (TCL).
Aux urgences, il convient d’abord d’éliminer une complication grave. Même si cette occurrence est rare (1% des TCL nécessite une intervention neurochirurgicale), il faut y penser devant certains signes et dans certaines circonstances : patient âgé, mécanisme traumatique à haute énergie cinétique, troubles des fonctions supérieures, suspicion de maltraitance, perte de connaissance, convulsions, céphalées persistantes depuis le traumatisme, traitement anticoagulant ou antiagrégant en cours, intoxication associée (drogue, alcool), anomalie de l’examen neurologique, comitialité, troubles du comportement, signes évocateurs de fracture du crâne, vomissements répétés. Aucun de ces signes ne peut prédire isolément une lésion intra cérébrale. Le diagnostic sera fait par le scanner.
En dehors de ces circonstances, le scanner n’est jamais systématique. Un examen injustifié expose inutilement aux radiations ionisantes.
La grande majorité des patients victimes de TCL quitte les urgences avec des recommandations écrites et préalablement expliquées par le médecin. Il est préférable que le patient ne soit pas seul à son retour à domicile. Une réduction des activités voire un repos complet est préconisé pour les 24/48 heures suivant le traumatisme.
Dans certains cas, même si le scanner n’a pas révélé de lésion, une hospitalisation pour surveillance peut s’avérer nécessaire (patients sous anticoagulant, persistance de troubles cliniques)
Les jours suivants des plaintes variées peuvent apparaître, même en l’absence de lésion intracérébrale. Il s’agit le plus souvent de maux de tête, de vertiges, de troubles de l’attention, de la concentration ou de l’humeur. Le plus souvent tout rentre dans l’ordre spontanément. Un repos et un traitement des symptômes peuvent aider à cette normalisation.
Dans 20% des cas, les troubles persistent au-delà d’un mois. Une consultation spécialisée avec un neurologue ou un médecin de rééducation devient nécessaire.
Un article est paru dans : « la Revue du Praticien-Médecine Générale » publié en page 607 de cette revue, dans le numéro 926, du bimensuel-septembre 2014, Tome 28.
H.Touré Pellen pour l'équipe du CSI (Centre de Suivi et d’Insertion pour enfant et adolescent après atteinte cérébrale acquise), M. Chevignard, Hôpitaux de Saint Maurice, janvier 2015.
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La FF Sport U a décidé de s’engager fortement dans la campagne de prévention confiée par la Direction générale de la Santé à l’Association France Traumatisme Crânien. Nos engagements et actions seront les suivants :
- Championnats de France universitaire : une plaquette sera jointe au dossier de qualification sur les sports ciblés "à risque" (sports de combat, cyclisme, équitation, Rugby, Foot US, etc.), soit une information ciblée sur environ 2000 étudiants sportifs.
- Universiades : le poster sera affiché dans le cabinet médical pendant les compétitions et une plaquette sera donnée aux sportifs qui pourront s’informer pendant leur temps d’attente. Cela représente environ 350 étudiants sportifs de haut niveau.
- En région : l’ensemble des comités régionaux sera informé de la campagne et se verra remettre autant de plaquettes que nécessaire. Cela représente 26 comités, soit 1 par académie.
- Au niveau des instances fédérales : les informations sur la campagne de prévention du TCL seront diffusées lors de la prochaine réunion de la commission médicale, lors de l'A.G. et lors du regroupement des directeurs nationaux et régionaux de la FFSportU.
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